A PROPOS
Cette question a guidé Stilic Force tout au long de ses 25 premières années. Les produits se sont succédé, chacun apportant son lot d’originalité, sans lien apparent entre eux. Mais pour célébrer ce quart de siècle d’innovation, je me suis donné pour mission de trouver une réponse à cette énigme. Voici donc ma réponse, offerte comme un cadeau d’anniversaire pour marquer ces 25 ans de créativité.
Depuis la fondation du Bauhaus à Weimar en 1919, qui tenta de définir le design avec les concepts de son époque, peu d’approches théoriques ont été menées sur le sujet, comme si le marché avait suffi à le définir, réduisant le design à « ce style qui permet de vendre des choses plus cher ». Chez Stilic Force, cependant, nous voyons le design autrement : comme une synthèse harmonieuse entre le beau, l’utile et le possible. D’ailleurs, « Stilic » est notre traduction du mot « design » en français, et notre force repose sur des principes bien ancrés :
- La production locale, valorisant le savoir-faire de proximité.
- La basse technologie, pour des créations accessibles et durables.
- La capacité pour le travailleur d’acquérir l’objet de sa propre production, un retour aux valeurs essentielles.
À première vue, notre collection développée au cours des 25 dernières années pourrait évoquer un bric-à-brac, digne de l’atelier du créatif Géotrouvetout. Cependant, un regard plus attentif et perspicace comme celui que certains d’entre vous avez posé sur nos créations a su reconnaître une vision novatrice du design, ancrée dans l’intérêt collectif et la responsabilité sociale. Et cela tombe bien : c’était précisément notre ambition dès le départ.
Merci à tous ceux qui ont su voir au-delà des apparences, car votre regard nous inspire à aller toujours plus loin.
Nicolas Trüb
Fondateur de Stilic Force
Entendons nous sur le concept de « basse technologie » ou LowTech, en anglais. Il s’agit d’une approche distincte de la science, qui ne vise pas à rendre les objets plus spectaculaires ou sophistiqués, mais plutôt à les rapprocher d’un fonctionnement plus durable et, surtout, plus compréhensible. Cette démarche, bien qu’elle puisse sembler nouvelle, repose sur un puissant fondement philosophique développé dans une relative indifférence à partir des années 1960, notamment par des penseurs comme Jacques Ellul et Ivan Illich.
Jacques Ellul, penseur libertaire, a critiqué ce qu’il appelait le « système technicien », une société dominée par la technologie pour la technologie elle-même, au détriment de l’humain. Ivan Illich, quant à lui, visionnaire écologiste, a appelé à une reprise de contrôle des objets du quotidien par les citoyens, à travers le concept de « convivialité », prônant des outils simples, accessibles et maîtrisables par tous, pour une véritable autonomie face à la démesure technologique.